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Archive for décembre 2012

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« Indignez-vous » écrivait Stéphane Hessel en 2010, appelant à la résistance face au monde financier et au creusement des inégalités.

Le succès de librairie de cet essai, puis les mouvements des « indignés » qui suivirent dans le monde entier doivent ils nous convaincre que les citoyens sont prêts à s’indigner facilement?

D’où naît le sentiment d’indignation? Comment est perçue l’indignation dans notre société? Essayer de répondre à ces questions, voilà le modeste objectif de cet article.

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La définition du mot indignation renvoie à la colère, à la révolte, à l’agressivité. Par ces définitions, l’indignation ne parait pas être constructrice et semble plutôt faire appel au côté animal de l’Homme.

Dire NON, voilà un positionnement que peu de citoyens savent faire. Pourtant n’est-ce pas la marque de l’émancipation ? C’est me semble t-il, du même ordre que l’opposition qu’a un adolescent envers ses parents afin de se construire. Remettre en cause l’ordre établi, n’est-ce pas la preuve d’une ouverture d’esprit, de notre capacité à penser autrement et donc à créer, à faire un pas de côté et donc à voir différemment ?

Cette pulsion « animale » qui nous pousserait à nous indigner, n’est-ce pas justement la marque de notre humanité ? Notre culture, nos valeurs, notre éducation nous amènent à réagir. L’indignation, toute primaire qu’elle serait, a besoin d’une écoute, d’un vécu, d’un recul, d’un savoir, d’un savoir être.

C’est donc notre sensibilité qui nous amène à nous indigner. L’opposé serait de constater froidement.

L’indifférence, la résignation sont des comportements beaucoup plus communs dans notre société. Le fait de rester dans notre bulle, bien protégés, nous fait aussi certainement perdre cette perception de l’injustice. Par ailleurs nous sommes abreuvés aujourd’hui d’informations relatant tous les malheurs du monde. Comme pour la douleur, où trop de stimuli font disparaître la douleur, trop d’informations malheureuses  fontvdisparaitre notre sentiment de révolte.

La société nous normalise et vise à pacifier nos relations. Ne pas faire de vagues, ne pas sortir du rang, voilà le bon comportement ?

C’est toute la difficulté du choix, car s’indigner remet en cause la stabilité du système qui nous nourrit. S’indigner c’est aussi remettre en cause les habitudes prises par nos prédécesseurs. Alors même que nous aspirons tous à la quiétude, à la reconnaissance de nos prochains, s’indigner signifie remettre en cause le système.

S’indigner, c’est accepter de pouvoir être mis à l’écart, au moins dans un premier temps. Cela demande à coup sûr du courage!

L’indignation est cette étincelle du départ qui permet l’engagement. Sans cela nous n’irions certainement pas.

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Un texte fondateur de l’idée d’indignation, et qui devrait être appris, s’il ne l’est pas dejà, à l’école de la République:

« Je n’ai rien dit »… par le Pasteur Martin Niemöller, texte revu par Berthold Brecht.

Quand ils sont venus chercher les communistes,

je n’ai rien dit.
je n’étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit.
je n’étais pas  syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n’ai rien dit.
je n’étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n’ai rien dit.
je n’étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester

Ce texte écrit dans les conditions que l’on connait, est un formidable appel à l’indignation, à l’émancipation et à la prise de risque.

L’optimisme doit nous faire croire que nous pouvons encore et toujours changer les choses.

S’indigner n’est pas antinomique avec la volonté de construire, bien au contraire. C’est ce que nous pouvons appeler la colère positive.

D’ailleurs à mon sens, il ne sert à rien de s’indigner s’il n’y a pas de propositions ou d’action à mener à l’issue. L’essoufflement du mouvement des « indignés » de par le monde est malheureusement peut être du à ce manque de projets concrets et de solutions à proposer. Mais je suis persuadé que tous ceux qui ont participé à ces manifestations garderont à cœur de participer à la vie citoyenne et seront les engagés de demain.

La difficulté est souvent de passer d’une révolte personnelle à l’échelle sociétale. La révolution n’est pas toujours le meilleur moyen comme nous le voyons dans les pays du Maghreb. Avoir une valeur à défendre, avoir la bonne idée pour le faire, la mettre en œuvre collectivement et la transmettre : voilà un long chemin à prendre, mais qui porte ses fruits .

Même si leur pouvoir ou leur capacité à s’indigner est remis en cause, le relais des partis politiques, des associations et des syndicats doit pouvoir y aider.

Indignons nous avec force, sagesse et beauté !

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A l’occasion de l’exposition d’urbanisme organisée par la majorité de droite d’Orléans, c’est l’occasion de voir comment est envisagée la ville demain.

C’est dans tous les cas ce que le titre de l’exposition donne à penser.

En réalité c’est un moyen fort habile de promouvoir ce qui a été fait dans les années passées. C’est environ 3/4 de l’exposition qui traite de ce qui est et ce qui a été, photos de M. Le Maire à l’appui, vidéo des élus, membres de CMA, employés de la ville qui encensent M. Le Maire.

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Pour le côté interactif peut mieux faire. Pour maquette d’architecte, seul le projet d’Aréna qui ne verra pas le jour (et heureusement) a droit à un espace réduit. Pourtant en matière d’architecture et d’exposition sur l’architecture nous pouvons faire bien mieux!

On aurait pu présenter la maison BBC, voire passive en maquette.

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Avoir différents projets présentés pour chaque quartier.

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Encore faudrait il que les élus actuels s’emparent véritablement du sujet de l’urbanisme avec une maison des projets qui était pourtant dans le programme de M. Grouard. Pour cela encore faut il lancer des concours d’architecte, faire travailler des sociologues, faire travailler la population et pourquoi pas faire travailler les enfants qui eux, vivront pleinement l’Orléans de 2025.

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Ceci c’est à la fois penser que l’on n’est pas les seuls détenteurs de la vérité (si vérité il y a), et c’est faire preuve d’imagination.

Il nous faut imaginer la ville de demain. L’imaginer dans ses capacités à accueillir plus de population, dans son changement de physionomie, dans toutes ses possibilités de circulation entre quartiers, dans ses offres de services,… C’est tout un monde! Ce n’est pas uniquement la construction de bureaux et de logements collectifs, construits par les mêmes promoteurs qui financent en grande partie l’exposition d’Orléans, M. Le Maire. Penser la ville de demain, ce n’est pas travailler avec les services techniques et quelques architectes pour présenter à la fin le projet aux Orléanais.

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C’est faire preuve d’un manque total de courage politique que de ne pas faire participer les Orléanais aux projets d’urbanisme (et c’est un membre de CMA qui le dit).

Orléans a une chance énorme: avoir un patrimoine architectural important et varié, un patrimoine bâti dense et  un patrimoine immatériel que sont Jeanne d’Arc et la Loire au moins qui nous sont jalousés! A nous de nous emparer de ce patrimoine et de faire d’Orléans, la ville de l’architecture! Voilà au moins ce qu’un élu à l’urbanisme devrait avoir à l’esprit quand il accepte ces responsabilités.

Manque d’ambition et étroitesse d’esprit caractérisent la politique d’urbanisme d’Orléans aujourd’hui. Mettre de la pierre de soupe dans tout le centre ville et refaire les façades anciennes n’est largement pas à la dimension des potentialités d’Orléans. Orléans, ce doit être bien autre chose qu’une moyenne ville de province au fil de l’eau, où l’on s’arrête par hasard ou pour y vivre comme ville dortoir.

N’avons nous pas le FRAC (Fond Régional d’Art Contemporain) et plus de 70 monuments classés monuments historiques ? Orléans, ce doit être toute la fougue d’une Jeanne, toute la puissance d’un fleuve sauvage, toute la créativité mise en lumière. Quand vous appliquez cela à l’urbanisme, c’est un large champ de possibles qui s’ouvre.

Alors que plusieurs villes de l’agglomération ont déjà leur éco-quartier Orléans piétine. Alors même que le développement durable est le sujet de prédilection de notre Maire, aucun projet d’envergure n’est sorti de terre depuis 10 ans ! Des prix honorifiques pour la ville et ses services, des travaux d’embellissement , une charte de l’arbre urbain, 2 chaufferies biomasse en cours de construction, voilà un bien maigre bilan en matière de développement durable depuis 10 ans ! Le vernis ne suffit plus!

L’équipe en place est malgré tout très forte, il faut le reconnaître, en matière de communication. Après le développement durable qui est cité à toutes les sauces, dernier exemple en date, la notion de résilience.

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Ce sujet sera à n’en pas douter un sujet politique d’avenir en matière de développement durable. La résilience est « la capacité d’un système social (par exemple une organisation, une ville, ou une société) à s’adapter de manière proactive et à se remettre de perturbations perçues, au sein du système, comme non ordinaires et non attendues ». Cette notion ancienne est depuis quelques années appliquées à la géographie, à la politique humanitaire…et en matière d’urbanisme. Orléans sera t-elle la ville résiliente de demain? Voilà le projet pour 2025….C’est le pari qu’ont fait M. Carré et M. Grouard. A cela près qu’au lieu de penser l’évolution du bâtit actuel (exemple de jardins sur les toits d’immeubles, de champs solaires…), le projet d’Orléans est de construire en zone inondable (il est vrai que là au moins, les risques sont importants…) et d’y appliquer des normes anti inondation renforcées… Le sujet mérite d’être traité avec un petit peu plus de sérieux.

Maintenant soyez bien urbains de faire vos commentaires!

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